Comme eux, j’ai été surpris par les récents commentaires d’un haut fonctionnaire qui a cru bon de critiquer l’enseignement du français dans nos écoles. Ce serviteur de l’Etat est d’avis que le français est mal aimé et il a peut-être même raison. Mais les mathématiques aussi sont souvent mal aimées. Serait-ce une raison pour les supprimer ou pour remplacer les calculs exacts par des jeux créatifs acceptant la véracité de n’importe quelle réponse pour ne pas décourager nos pauvres élèves?
A l’approche des élections, je devrais sans doute donner raison aux détracteurs du français et me ranger prudemment du côté des fossoyeurs de notre système scolaire. Eh bien, il n’en est pas question!
Que les élèves apprennent le subjonctif passé et le subjonctif plus-que-parfait ! Qu’ils connaissent les formes du conditionnel ! Qu’ils n’oublient jamais de mettre un deuxième verbe à l’infinitif lorsque celui-ci se voit confier le rôle de suivre un de ses confrères! Qu’ils apprennent des poèmes par cœur! Tout cela fait partie de cette langue française dont il ne faut amputer ni la beauté ni la richesse pour n’en laisser que des restes squelettiques.
Personnellement, j’en ai assez du nivellement vers le bas ! ASSEZ !!! Une langue ne s’apprend pas par bribes lexicales et elle ne se reproduit pas par syllabes désordonnées. Elle est un moyen de communication, certes, mais elle est aussi une source intarissable de beauté, d’intelligence et de sagesse.
Que nos élèves réapprennent à penser et non seulement à calculer le nombre de points qu’il leur faut encore pour arriver à compenser telle ou telle note insuffisante ! Qu’ils soient de nouveau amenés à aimer l’effort et qu’on leur redonne le droit de détester les fautes grammaticales! Que dis-je ? Non, qu’ils n’en aient pas seulement le droit mais qu’ils sachent qu’ils ont le devoir de chercher à s’améliorer constamment et inlassablement.
Je suis un fervent défenseur de la langue luxembourgeoise. Mais, en même temps je défendrai toujours le français. Cette merveilleuse langue mérite qu’on lui donne une place de choix dans nos écoles.
Vive le subjonctif plus-que-parfait!