Ofdreiwung – den Appel den d’Associatioun „Pour la vie naissante“ un d’Politik gemaach hat

Plaidoyer pour la vie naissante

Appel aux décideurs politiques à propos du projet de loi 6103
Le début de la vie est parfaitement connu depuis la seconde moitié du 20e siècle. Au 21e jour du cycle menstruel , l’oeuf fécondé résultant de la fusion de deux fois 23 chromosomes est implanté dans l’utérus et est le merveilleux départ d’un être humain avec son code génétique à lui. Les battements de son cœur peuvent être observés à l’échographie à partir de la 7e semaine. Dès ce moment il est susceptible d’éprouver de la douleur;  à la 11e  semaine il peut déjà percevoir des bruits extérieurs . A 12 semaines accomplies tous ses organes sont formés et il n’a plus qu’à grandir .

La science a définitivement humanisé l’embryon

L’embryologie est formelle : le développement autonome du futur enfant ne connaît ni ruptures ni sauts qualitatifs. Et chacun de nous est passé par là !

Ces faits doivent être rappelés, tant il est vrai que dans le projet de loi 6103, dans l’avis du Conseil d’Etat, celui de la Commission Consultative des Droits de l’Homme et dans tant d’autres prises de position, un voile pudique est systématiquement jeté sur la réalité pourtant éclatante et fascinante d’un être humain qui aspire à naître. Le Conseil d’Etat « fait abstraction d’un examen des différentes théories du début potentiel de la vie de l’être humain dont les droits fondamentaux doivent être protégés, ainsi que du statut juridique du fœtus. » Dans son dernier avis, la Commission consultative des Droits de l’Homme « ne se prononce pas sur la question du commencement de la vie ». Sans aucune justification.

Cette façon de se dérober à l’élément fondamental du débat est proprement scandaleuse : l’embryologie n’est pas une théorie parmi d’autres, elle est une science ; et le début de la vie n’est pas « potentiel », mais réel.

Le principe de base trahi

L’Oeuvre pour la Protection de la Vie Naissante approuve le Gouvernement lorsqu’il affirme « sa conviction qu’il faudra d’abord et avant tout éviter le recours aux interruptions volontaires de grossesse ». Tout comme elle soutient à cent pour cent la première phrase de l’article 1erde la loi de 1978 : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie », donc dès la conception.

Or, dans la dernière version du projet de loi 6103, les indications ont été supprimées en faveur de la seule notion de « détresse », que chaque femme peut définir à sa guise. Si par exemple le sexe de l’embryon lui pose problème, l’avortement sera autorisé.  En d’autres termes,  l’Etat ne garantit plus le respect de tout être humain dès le commencement de la vie, mais tout au plus après le délai (en fait arbitraire) de la 12e semaine de la grossesse. La suite logique sera, comme l’exige la CCDH, de retirer les articles 351 et 353 du Code pénal, pour aboutir enfin à l’établissement d’un droit à l’avortement. La CCDH recommande même de ne plus associer la décision de la femme à une détresse quelle qu’elle soit. C’est précisément ce que « Vie Naissante » a vu arriver lorsqu’en 1978, elle a critiqué le caractère élastique de la « détresse psychique ».

Or un droit à l’avortement n’existe pas. C’est plutôt l’enfant conçu qui a un droit fondamental à la vie, indépendamment d’ailleurs de tout texte juridique qui ne crée pas ce droit mais ne fait qu’en constater l’existence.

Quelle liberté ?

Sur la base d’une expérience de 37 années,  «  Vie Naissante »  peut témoigner que la liberté ou la souveraineté de la femme qui choisit de terminer (et non pas d’interrompre) sa grossesse n’est trop souvent  que leur contraire, sans parler des effets post-traumatiques plus fréquents que les adeptes de la libéralisation ne veulent et ne peuvent admettre. En effet, le silence sur les conséquences psychologiques, les souffrances cachées des femmes ont conduit à un tabou social. Celui-ci ne fait qu’isoler celle qui a vécu un avortement, dans ses questions, ses regrets, ses culpabilisations, ses doutes. On ne les écarte pas en les niant ou en les refoulant. L’autodétermination – que d’aucuns érigent en dogme absolu et exclusif – se révèle souvent comme une chimère, un piège tragique. Car les adeptes du droit à l’avortement ne veulent pas faire revenir la femme sur sa détermination d’avorter, par exemple en l’informant sur toute la portée de l’acte et sur des solutions alternatives.

Prenons des cas concrets ! Une jeune femme enceinte n’a pas terminé ses études, son partenaire refuse d’assumer la paternité, ses parents et peut-être même le médecin ou un psychologue conseillent l’avortement. Où est sa liberté? – Une mère de trois enfants attend un bébé ; son mari la menace de divorcer si elle ne se fait pas avorter, arguant de la dépénalisation de l’IVG. Où est sa liberté ? – Un patron menace une employée de ne pas l’embaucher si elle mène à terme la grossesse. La liberté de celle-ci n’est-elle pas singulièrement restreinte ? Un couple n’a « que » des filles, et attend encore une fille. Que vaut sa liberté s’il se décide pour l’IVG ? – Le médecin constate une anomalie de l’enfant dans le diagnostic prénatal et enjoint l’avortement. Que devient la liberté des parents ?

« Je n’avais pas le choix ! », voilà ce que nombre de femmes touchées disent par après, commentaire qui devrait faire réfléchir les « pro-choice ».

A l’inverse, le père du futur enfant s’oppose à l’avortement : quels sont ses droits ? N’est-il d’ailleurs pas pour le moins surprenant que le géniteur soit totalement éclipsé de la réforme ? Ne faudrait-il pas qu’il soit lui aussi invité à la consultation, étant donné qu’il s’agit aussi de la vie ou de la mort de son enfant ? N’est-il pas trop facile de laisser tout le poids de la décision à la femme et de déresponsabiliser l’homme?

Enfin : a-t-on songé à demander l’avis de celui ou de celle qui aspire à naître ? Qu’en est-il de sa liberté ?  Il ne peut pas encore s’exprimer, mais il n’y a aucun doute qu’il opte pour la vie.

 

Les parents écartés de leur responsabilité parentale

Quant aux jeunes filles mineures, le projet de loi  insiste certes sur l’importance du consentement des parents, mais in fine, celle-ci ne sera plus requise. Il est regrettable que désormais le législateur introduise  un mécanisme de  double consultation pour permettre à une mineure non émancipée de se faire avorter, sans que celle-ci en informe ses parents ou n’obtienne leur accord, et cela dans un délai qui a été ramené de de 7 à 3 jours, ne laissant guère le choix à la mineure de pouvoir revenir sur sa décision d’avorter. –  Rappelons que l’émancipation d’une mineure ne s’obtient normalement que par mariage ou par saisine du juge de tutelle.

 

N’est-ce pas saper le respect et la responsabilité des parents dans leur charge d’éducation et de conseil? Un principe essentiel de notre droit s’en trouve remis en question! L’Etat peut-il ignorer ce lien social fondamental, naturel et légitime au profit d’une pseudo-liberté accordée à des jeunes filles fragilisées?- Mais peut-être s’agit-il simplement de légaliser une pratique d’ores et déjà courante.

 

Du droit à la vie à une stratégie pour la vie

Se référant au droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, sans oublier le serment d’Hippocrate actualisé ni la Convention des Droits de l’Enfant, et considérant que les Droits de l’homme ne sauraient exclure qui que ce soit,  surtout pas les plus fragiles, les plus faibles, « Vie Naissante » aurait salué l’obligation d’une consultation en sus de celle du médecin, qu’on ne peut en effet pas laisser seul avec toutes les dimensions du problème,  à qui on pourrait demander en revanche de montrer  à la femme l’image ultrasonique de l’embryon. Hélas, les conditions de la deuxième consultation ne sont pas bien sérieuses : elle se fera à la va-vite dans le même établissement ; il n’est même pas prévu d’entretien : « fournir des informations sur des aides possibles» sous forme d’une simple brochure fera déjà l’affaire. Et surtout,  la consultation ne devrait rien omettre pour  faire réfléchir la femme afin qu’elle accepte de donner naissance à l’enfant.  Insister sur la neutralité de la consultation frise l’hypocrisie et la lâcheté, digne d’un Ponce Pilate. Pourquoi ne s’inspire-t-on pas explicitement du modèle allemand ? « Die Beratung dient dem Schutz des ungeborenen Lebens. Sie hat sich von dem Bemühen leiten zu lassen, die Frau zur Fortsetzung der Schwangerschaft zu ermutigen und ihr Perspektiven für ein Leben mit dem Kind zu eröffnen …».

L’Etat qui prétend « garantir le respect de tout être humain dès le commencement de la vie », et qui, dans le cas du Luxembourg, se définit comme Etat social,  a l’obligation d’intervenir avec un solide dispositif d’aides de toutes sortes pour la femme ou la famille en difficulté. La femme doit être mise au courant de toutes les mesures d’aides,  d’encadrement et d’accueil de son bébé.  Toutes les alternatives à l’avortement sont à explorer, dont bien sûr l’adoption, ainsi que des structures d’accueil.

Il ne suffit pas d’affirmer que de nombreuses femmes continuent à aller se faire avorter à l’étranger, sans une analyse exacte des causes de ce « tourisme abortif ». Nous doutons qu’une plus grande libéralisation résolve ce problème.

En amont, suivant l’adage « gouverner, c’est prévoir », les responsables politiques feraient bien de saisir le problème à la racine. Une éducation sexuelle qui prépare à un comportement responsable vis-à-vis du propre corps et de celui de son partenaire et qui rappelle aussi la responsabilité de la transmission de la vie semble essentielle pour préparer les jeunes adultes à leur paternité / maternité partagée. Encore une fois, n’oublions pas le père.

Le Gouvernement doit placer à ce niveau sa priorité et assurer une bonne formation à toutes les personnes en charge de l’éducation sexuelle, en veillant à contredire toute banalisation de l’avortement. Ici, la CCDH a raison d’exiger « un programme d’action pour l’éducation sexuelle et relationnelle des enfants et des jeunes », encore faudrait-il se mettre d’accord sur les contenus. Le Gouvernement devrait développer une politique qui valorise l’enfant dans la société et entrevoir la famille sous le point de vue nataliste et pas uniquement de la sécurité sociale. L’enfant constitue une richesse pour les couples et la société, et ne peut être une cause de pauvreté ou de mise au ban social.

« Vie Naissante » travaille sans relâche, avec ses humbles moyens,  à la double tâche de sensibilisation et de soutien, notamment en donnant aux femmes enceintes ou aux jeunes mamans en difficulté financière le matériel complet pour le bébé ou encore une  aide au logement.   Grâce à son engagement concret, elle est fière d’avoir pu sauver, directement ou indirectement, des êtres humains aujourd’hui heureux de vivre. Pas nécessairement heureux, diront certains.  Mais y a-t-il une garantie que les enfants désirés le soient davantage ?

Convaincue que la dignité de chaque être humain est inviolable à toute étape de son existence, « Vie Naissante » fait un appel pressant aux décideurs politiques de mettre en oeuvre une véritable stratégie pour la vie, conformément au 1er article de la loi de 1978: « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie ».

André Grosbusch             Marie-Josée Frank

(président)                         (vice-présidente)

Dieser Beitrag wurde unter Allgemein, Lëtzebuerg, Politik veröffentlicht. Setze ein Lesezeichen auf den Permalink.

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert